Comme tout se brise, si vite, si bêtement. J'ai même plus les mots pour te dire combien t'as été important, ou combien j'avais peur de te perdre. Et combien j'avais raison. Maman n'ose pas me toucher, elle m'embrasse avec les mots, elle cherche, tâtonne, je sais qu'elle ne se sent pas à la hauteur, elle sait qu'elle ne peut pas m'atteindre et qu'on ne peut raisonner celui qui aime. Je déteste mes joues salées, le tas de mouchoirs dans la poubelle. Morveux. Je déteste le bruit âcre des sanglots qui m'échappent et m'étreignent, les yeux gonflés rougis cernés de larmes. J'aurais voulu pouvoir t'aimer un peu moins, pour me protéger de toi. Elle me dit tu es jeune tu trouveras quelqu'un d'autre crois-moi ; et je n'ai tellement pas envie de la croire. Il n'y a que toi que toi que toi partout toujours qui prends toute la place et pourtant ce n'est pas avec mais bien sans toi que j'étouffe. J'étouffe, je manque d'air je manque de toi. Tu n'es plus loin ; tu n'es plus là. Je n'en veux pas, de quelqu'un d'autre, qui comprendra ? Même pas toi, et tu me gifles de tes silences, cette douloureuse indifférence. Comme si la distance avait pu volé tout l'amour, plus rien pour tenir, et comment je fais moi, hein, dis, comment je sors de là ? Pas d'issue. T'aurais pas dû attendre si longtemps pour me laisser si t'y croyais si peu ; c'est un abandon. T'aurais pas dû me laisser y croire si fort, t'aurais pas dû t'installer dans mon coeur, t'aurais dû m'empêcher de t'aimer autant. J'ai les yeux plein de vide et le coeur chiffonné. Je tremble de cette conviction qu'on n'oublie pas, et surtout pas, surtout pas quelqu'un comme toi ; combien d'années pour réussir à faire comme si ? Cet après-toi me terrifie.

"What is love ? oh baby don't hurt me, don't hurt me, no more."


Pourquoi as-tu éteint la lumière en partant, mon amour ?

 

http://cumulus.cowblog.fr/images/Noeudlove.jpg
 

Samedi 23 janvier 2010 à 20:20

Par Estelle. le Mardi 9 mars 2010 à 19:51
Il y a déjà un petit moment que j'ai lu ce texte, et Caroline, il faut que tu saches, la force de tes mots, leur puissance. Tout ce qu'ils m'évoquent, mes propres souffrances, mes propres ruptures. Ce genre de choses est toujours un peu tabou, je veux dire, bien sûr j'espère que ça va mieux, que ce n'est pas trop dur. Mais je sais bien, je sais bien que c'est dur à un moment ou à un autre. Ça ne peut qu'être dur. Il y a les interrogations silencieuses, les si j'avais su, le conditionnel qui s'affole. Puis on se rend compte qu'on ne peut pas changer les choses, que même si ça a été dur, même si c'est regrettable, on se rend compte qu'il y aura des dizaines d'autres opportunités. Je te mentirai en disant qu'on tourne la page, je crois qu'on classe juste nos papiers, on garde les mots en souvenir, peut-être même dans l'espoir que ça recommence, parfois. La plupart du temps, ça ne repart pas. Et on vit une autre vie, on fait d'autres choix. D'autres choix, meilleurs peut-être, quoi que je n'en suis pas si certaine. Tout ce que je peux te dire, c'est que le bonheur, même s'il se fait parfois rare, surtout lors des chagrins d'amour. Le bonheur réapparaît, léger, éphémère, comme toujours. On est pas totalement heureux, je ne suis pas totalement heureuse. Mais, j'y crois, je veux y croire.


Je pense à toi petite Caroline,
j'espère que le bac blanc s'est bien passé. En ce qui me concerne, j'ai terminé mes oraux la semaine dernière (c'est ce qui m'angoisse le plus)
Si jamais tu as besoin de quelque renseignement que ce soit sur Grenoble pour l'année prochaine, n'hésite pas :)
je t'embrasse.
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://cumulus.cowblog.fr/trackback/2957727

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast