Les larmes m'escaladent doucement. Prennent leur temps. Je ne réalise pas encore tout à fait qu'à nouveau mes mains vont s'écorcher aux ombres. Qu'à nouveau il va falloir combattre ce grand vide d'absence, tellement plus grand que moi, vertigineux.
Prendre le risque de tomber.
Réapprendre à nouveau à vivre sans caresser ta peau, sans mordre ton sourire et m'arrimer à ton cou. Parce que c'est une capacité qui n'est jamais tout à fait acquise.
Je t'ai dit bonne nuit comme tous les soirs, hier, j'ai même souri -
comment fait-on pour sourire avant de s'en aller si loin que ça semble le bout du monde et pour si longtemps que ça ressemble à un adieu ?
J'ai souri pour ne pas pleurer.
Et puis je t'ai tourné le dos, éclipse de croissant de lune, je me suis faite violence.
Quand mon désir le plus grand est de pouvoir te murmurer d'un sourire, à la fin de chaque journée, aussi inconditionnelle que le coucher du soleil, cette phrase d'une telle banalité : "à demain".
J'ai glissé l'été dans ma valise avec les maillots de bain et les cartes napolitaines. J'ai volé un peu de ton odeur, et je sais encore m'imaginer le goût unique de tes baisers et du bonheur, le bruit de tes murmures et de ton rire, la couleur exacte de tes iris ; je sais encore placer chacun de tes grains de beauté au millimètre près. Je sais encore me souvenir des frissons et les tremblements de coeur de tes mains qui voyagent sur ma peau.
Mais pour combien de temps encore ? Combien de temps réussirai-je encore à truquer les réalités et à consolider ton fantôme pour obtenir le droit de flirter une minute, une seconde de plus avec toi ?
Je m'endors contre ton mirage.
Je crains l'oubli, ce voile un peu plus opaque jour après jour, qui va se déposer sur ta voix tes yeux ton visage puis s'étendre vicieusement à ton corps tout entier. Ce voile qui se transforme bientôt en mur.
J'ai peur de ne jamais te revoir. J'ai peur que les personnes que nous sommes aujourd'hui se meurent dans l'absence de l'autre et n'existent plus la prochaine fois. J'ai peur de ne pas avoir les moyens ni les arguments pour te retenir si jamais te prenait l'envie de partir. J'ai peur que tu apprennes à vivre sans moi,
et que tu préfères bientôt mon absence.
J'ai des peurs d'enfant, que seule la douceur de tes bras de coton saurait résoudre.
Mais tu n'es pas là. 

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Dimanche 14 août 2011 à 2:29

Par Kyra le Mardi 16 août 2011 à 21:32
Tes photos aussi sont magnifiques.. :$ Et ton texte aussi.
Ca sent l'amour. C'est beau..
Je sais ce que c'est l'absence de l'être aimé. Tient le coup.
Par orfee le Lundi 29 août 2011 à 22:22
Merci pour les commentaires très, très doux.
Par eclat-de-reves le Lundi 17 octobre 2011 à 21:32
J'ai les mêmes peurs. Les mêmes doutes. Les mêmes sensations. Tout, tout pareil. Et on fait, hein. On fait avec. C'est moche. Et en même temps, les retrouvailles.

Courage. Courage. Courage.

Tes mots sont superbes (vue d'ensemble)
 

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