J'ai jeté un regard furtif sur le chemin abrupt parcouru, sur les pentes et mes plaintes, l'altitude atteinte, j'ai regardé le ruban doré du soleil là-bas, tout au bout, on aurait cru le bout du monde. L'humanité n'était plus qu'une fourmilière, je la surplombais de tout mon corps et je me sentais grande pour la première fois de ma vie. Le souffle court, le coeur chaotique, tremblante dans ce couloir entre la petitesse du monde et l'infini du ciel si près de moi. J'ai épanché les regrets, purgé le chagrin. J'aurais pu hurler et écouter le cri se répercuter contre les parois de l'atmosphère, ricocher contre les nuages, j'aurais pu glisser j'aurais pu apprendre à voler, j'aurais pu donner signe de vie. Je suis restée silencieuse et immobile comme la ville à mes pieds. Suspendue à mes lèvres, à mes yeux, je la buvais, j'avais soif de ce genre de beauté. Je savais qu'en bas, les rues seraient à nouveau vides, pleines de désert, les murs beaucoup trop hauts, beaucoup trop ternes, grisés par la vie. Je me suis dit que j'aurais aimé que le monde soit une montagne, mais que la montagne était déjà tout un monde. Le vent m'avalait tout entière, m'aidait à respirer, faisait virevolter les longues mèches de cheveux, s'engouffrait dans la doublure ; je n'étais plus hermétique à rien, je m'abandonnais aux émotions, aux sensations les plus fortes. Je crois que je n'étais pas loin de m'envoler, que les courants d'air auraient su m'emmener encore plus loin, auraient été assez puissants ; j'aurais été assez légère. Je crois que plus rien n'existait à ce moment-là, je m'étais éclipsée au milieu des constellations, absentée du monde et il ne restait qu'une main, ta main tendue vers moi pour me porter secours, ton regard qui ne voulait pas que je tombe et qui me disait qu'il ne fallait pas avoir peur. Je n'avais peur de rien, je t'aimais, j'aimais exister avec toi et jouer à cache-cache avec le monde.

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Mercredi 24 décembre 2008 à 19:04

Par Estelle. le Jeudi 1er janvier 2009 à 0:15
Simplement te souhaiter une bonne année, je ne sais pas bien quoi dire pour l'instant. On attend toujours beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses d'une nouvelle année je crois. Peut-être trop, je n'en suis pas si sûre, peut-être qu'il faut être ambitieux, toujours. Ce soir j'ai fait la fête à ma façon, et c'était bon. Comme une bombe de chantilly et des crêpes. C'était bon, toutes ces petites choses.

Merci pour ta carte, et pour tes mots que ma maman a fait suivre jusqu'ici. Merci pour tout ça, j'espère que tu es encore éveillé, car je pense à toi. Je me demande où tu es, sûrement avec quelqu'un que tu aimes (Aude peut-être?) J'espère que tout est beau en tout cas, ce n'est pas tous les jours le premier janvier :)

Love you (L)
Par Estelle. le Mardi 6 janvier 2009 à 20:31
Je me suis mise à pleurer en lisant ton commentaire... (L)
Par Estelle. le Samedi 10 janvier 2009 à 21:18
Ton cadeau traîne encore parmi mes affaires, je ne saurais même pas dire où il est exactement. Comme un grand bazar, comme ces choses que je ne comprends toujours pas. Mais j'essaie de ne pas y penser, je prends des somnifères chaque soir, je sais bien que ce n'est pas une solution, mais au moins ça me fournit le sommeil nécessaire pour tenir le coup. Je ne sais même pas ce que je suis venue dire, je ne sais pas grand chose ces derniers jours. Je suis allée chez le coiffeur aujourd'hui, je suis blonde maintenant, blond vénitien. Je ne l'ai dit à personne, sauf à lui quand je l'ai eu au téléphone hier. Parce que je l'ai fait sonner, qu'il m'a rappelée, et que j'ai décroché. Je sais bien que je n'aurais pas dû, je ne devrais pas. Pourtant je l'ai fait, j'ai craqué comme on craque pour un carreau de chocolat. Seulement, me défaire de lui semble bien plus difficile que me défaire du cacao. J'ai les cheveux blonds, je crois que je trouve même ça joli, j'ai du mal à me reconnaître dans le miroir, et c'est ce que je voulais, me perdre un peu, être quelqu'un d'autre. A moins que ce ne soit qu'un artifice, que des cheveux un peu plus clairs. Une trahison peut-être, une trahison par rapport à celle que j'ai été ces derniers mois, celle qui l'aimait (celle qu'il aimait?...) C'est fou, la nuance. Je suis blonde, c'est un secret. Et lundi, les gens s'étonneront et. Et ils ne comprendront sans doute pas, que c'est bien plus que de changer de couleur de cheveux. Et puis, ce que je dis n'a pas de sens, toujours pas. Merci pour tes mots, même si les mots ne font pas tout parfois, merci. Merci pour ce commentaire, qui m'a fait verser quelques larmes... J'ai l'impression d'être un monstre, un petit monstre dont personne ne veut. Les étoiles, ça meurt un jour ou l'autre, ça s'éteint. Et sait-on vraiment quand?...
Par Partons-vite le Dimanche 11 janvier 2009 à 18:52
J'avais déjà lu ton texte mais je n'avais pas eu le temps de laisser un commentaire, je voulais faire ça "bien".
C'est drôle, le paysage que tu décris ici, c'est un peu le même que celui que j'ai vu hier. Sauf que moi c'était dans un jardin à côté des champs, pas sur une montagne. Il n'y a pas de montagne chez moi, c'est dommage. Tu écris bien tu sais, et tu joues bien du piano aussi. Il y a perpèt, j'ai été jenesaispluscomment voir tes vidéos de piano parce qu'il y avait un commentaire qui disait que tu jouais bien ou quelque chose comme ça. Donc j'ai été voir, j'était curieuse, j'ai fais du piano cinq ans, mais j'ai arrêté. C'était beau, je ne sais plus si j'ai eu le temps de tout regarder, mais je me rappelle avoir bien aimé cette de Forest Gump. (C'est possible ? Je ne me trompe pas ?)
Je parle un peu pour ne rien dire, là.
Mais. Enfin. Je te souhaite du courage, beaucoup, pour le deuxième article en dessous de celui-ci. Je croise les doigts pour toi, je me dis, peut-être ça s'est arrangé.
Je t'envois des bisous, et du courage donc. Et continue à écrire, promis ?
Par N. le Mardi 2 juin 2009 à 22:53
"Je crois que plus rien n'existait à ce moment-là, je m'étais éclipsée au milieu des constellations, absentée du monde et il ne restait qu'une main, ta main tendue vers moi pour me porter secours, ton regard qui ne voulait pas que je tombe et qui me disait qu'il ne fallait pas avoir peur. Je n'avais peur de rien, je t'aimais, j'aimais exister avec toi et jouer à cache-cache avec le monde."

Euh.. Je ne vais pas repeter tout ce que j'ai dit sur msn. C'est juste beau.
 

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