Et autour de la table, tu vois, il reste encore une place.
Ca ne tient que si on y croit, et moi, tu sais, je ne crois en rien.
Bien sûr que j'aimerais bien te montrer qu'ailleurs, on ferait pas que fuir.
Est-ce que tu sens le vide sous nos pieds ? Est-ce que ce vide là tu le sens, quand je t'embrasse ?
Allez saute-moi au cou, allez dis-moi que la vie est belle.
Pourquoi le temps qui passe nous dévisage et puis nous casse ?
Pourquoi tu restes pas avec moi, pourquoi tu t'en vas ?
Pourquoi la vie et les bateaux qui vont sur l'eau ont-ils des ailes ?
Pourquoi les avions s'envolent bien plus haut que les oiseaux ?
Pourquoi que les étoiles sont-elles là-haut suspendues ?
Pourquoi le ciel est-il si haut ? Pourquoi alors ?
Il ira loin. Il ira loin, celui-là. Mais qu'il y aille sans moi.
Il y a toujours des gens qui s'aiment, et qui se retrouvent sur le quai où l'on s'embrasse,
mais comme tu m'as manquée. Et d'autres qui ne savent où aller.
Et ma vision du monde je la cherchais dans leur yeux.
C'était le temps d'une autre année, le temps des néons allumés, le temps des témoins des colombes,
le temps de la vitesse et de l'ombre, le temps des lettres jetées au feu,
le temps où on était heureux.
Un dernier coup d'oeil en arrière, dans le rétroviseur.
Alors souris.
( Ca vallait bien ça. Il vaut bien ça. )