Des vacances rapides comme l'éclair, un grand-père de plus en plus jeune avec les années, une fratrie réunie, l'aéroport pour venir te chercher toute seule en voiture pour la première fois et les déboires au retour dus à un piètre sens de l'orientation, du bonheur presque consistant, presque palpable, un poème de papa où se fraie un je t'aime, un des premiers, les vannes aux larmes qu'on ne sait plus tenir fermées, alors mon amoureux qui me sert par la taille sans parler, juste pour me dire, pour me dire tant de choses qui ne se disent même pas, vingt cadeaux, et ce n'est même pas ça qui compte, c'est eux, autour de la table, qui trinquent à la vie, qui m'enveloppent de chaleur, de tendresse, de choses tellement douces. Des milliers de ti amo murmurés dans l'oreille, sur la peau, sur les lèvres, des baisers qui nous laissent encore affamés d'amour. Des matins, des soirs, des réveils au chocolat. Les jours qui filent un peu trop vite et qu'on laisse fondre sous la langue pour en garder la saveur plus longtemps. Ton odeur. Tes doigts sur ma nuque. Notre peau à peau que je recherche perpétuellement. Nous deux sur la piste de danse la veille de ton départ, jusqu'au bout de la nuit, et toi qui me regardes comme si tu venais à peine de tomber amoureux. Une cinquantaine de personnes réunies pour moi qui tournent et rient et dansent, le bonheur qui percute le bonheur et rebondit indéfiniment, infatigable. Et doucement c'est la fin, doucement c'est l'heure de dire au revoir, merci, à la famille, aux amis, et à toi mon amour, prêt à t'envoler à nouveau. Le seul avantage que j'y trouve, c'est que la prochaine fois que tu reviendras, tu m'envoleras à mon tour sur tes ailes, très, très haut.
Et comment supporter les heures, maintenant que tu es parti ?