Et puisque c'est comme ça, que les ballons s'envolent, que les portes se claquent, que les maisons se vident. Et que les gens s'en vont. Souvent j'ai cru t'atteindre, mais sous l'étreinte tu disparaissais aussitôt ; sous l'incertitude de tes contours, il n'y avait alors plus que du vide. Mirage évanoui, malaise des sentiments. Vérité violemment étouffée par la réalité. Tu n'étais pas virtuel, simplement impossible et je cherchais à vivre des choses qui n'auraient jamais lieu. Je nous ai fabriqué des mondes où tout était permis, des mondes de silences et de sourires sans murs et sans distances où l'on n'abolit pas les rêves. Des mondes de papier, si faciles à froisser. Et j'ai peur de l'absence qui s'éternise, tu ne sais pas comment, tu ne sais pas combien, j'ai peur du jour sans toi, dangereux comme une descente en rappel.
Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux, puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls, puisqu'ils sont si nombreux... (8)