Le bras sous l'oreiller, je garde la main sur ce qu'il me reste. Secrètement sécrétés, des rêves pulvérisés et puis quelques remords ; tout est là. Plus d'espoirs de rémission, plus d'attentes, plus personne, plus d'envies, plus de nostalgie puisque plus de souvenirs et alors, plus de larmes. Et je ne cesse de perdre, de fuir, passoire. Le futile rejeté au rang de déchet, à l'état de cendres, tout est à oublier. Les sentiments à carreaux attendent en marge des flammes, prêts à s'embraser. Prête à t'embrasser. J'ai encore du mal à croire que tout puisse se terminer, partir en fumée comme ça, si vite, si absurdement et si simplement, sans même laisser le temps nécessaire aux adieux. Enfouie sous les décombres de mes couvertures, prostrée dans la stérilité de mes cinq murs, j'ai encore la naïveté de me croire à l'abris de tout. A l'abris de tout ; le verrou est poussé et l'univers réduit à quinze mètres carrés. Invincible puisque invisible. A l'abris de toi. Mais derrière la porte, le danger du criminel toujours en cavale, il court encore, le sentiment, après toi. Il n'y a plus de réalité dans nos décors, si peu de crédibilité dans notre façon d'être vivants. Je n'ai trouvé qu'ici pour vivre. Autre chose autrement. L'humanité ne me trouvera pas, je suis drapée de son ombre. L'humanité non, mais toi ? Voudrais-tu au moins me chercher ? La clef est dans la poche intérieure de ta veste, côté gauche, je l'y ai glissée pendant ton absence sans te mettre au courant, un jour où je m'imaginais déjà te dire Fais comme chez toi. J'aurais aimé qu'ensemble, nous habitions le même monde, sous les toits, là où le Velux nous montre les étoiles du doigt. Et quand il ne restera plus rien, tu seras encore là, mon dernier espoir, mon dernier survivant. Si loin, à l'abris de moi.
Commentaires
Par Mercredi 11 juin 2008 à 21:50
le Oui mais la clef, elle, restera. Invisible à ses yeux peut-être, mais cela n'empêche qu'elle restera. Peut-être qu'elle n'ouvrira plus la porte, qu'on aura changé la serrure ou que l'on habitera plus ici. Mais la clef, elle, restera. Minuscule petit objet, qui veut dire tellement... Tiens, je t'ouvre mon coeur, entre, allez, ne te fais pas prier. Entre, installe-toi. Accroche la clef autour de ton cou, ou planque la dans ta poche. Ainsi, tu plongeras ta main dedans, tu la serreras entre tes doigts, la fera tourner, virevolter encore et encore. Et ce sera comme si c'était moi, que tu tenais entre tes doigts. A l'abris, à l'abris, et pourtant, la clef, reste là, il y avait un trou, dans la poche de sa veste. Planquée, entre deux morceaux de tissu. De quoi se rendre inoubliable, à l'image de celle qu'il aura aimé. Inoubliable.
Je ne sais pas, un peu l'impression de dire n'importe quoi, comme toujours. Ton texte me ballade, me rammène à moi et à des souvenirs que je croyais oubliés, à des personnes qui ont pu me faire souffrir, et à tout un tas de choses comme celles-ci. Et cette petite ruelle, Venise je crois. De quoi faire une bonne partie de cache-cache...
Je ne sais pas, un peu l'impression de dire n'importe quoi, comme toujours. Ton texte me ballade, me rammène à moi et à des souvenirs que je croyais oubliés, à des personnes qui ont pu me faire souffrir, et à tout un tas de choses comme celles-ci. Et cette petite ruelle, Venise je crois. De quoi faire une bonne partie de cache-cache...
Par Mercredi 11 juin 2008 à 21:58
le Et j'aime j'aime j'aime le titre de la rubrique "Raconter des histoires"... Raconter des histoires. Je crois que je suis restée une éternelle gamine, en tout cas pour ça. J'aime écouter les autres parler, ceux qui savent parler, ceux qui savent raconter, et en plus de ça, se raconter. Tu fais partie de ceux-là. Tu fais partie de ceux-là. J'aime venir ici et savoir que tu as écrit quelque chose, j'aime découvrir tes mots. Me ballader comme je disais un peu plus haut. J'ai du mal en ce moment, avec les mots. Parfois, je leur en veux presque. De ne pas savoir exprimer ce que je ressens, cet amour, cette passion, tous ces sentiments qui sont en constant mouvement en moi. Ils me paraissent faux, et je déteste ça, le faux. Faux, déjà, ça ne sonne pas bien. Ça sonne mauvais, un peu comme un "mauvaise réponse, essaie encore". Je dis n'importe quoi, les mots toujours. Les mots.
Par Mercredi 11 juin 2008 à 22:23
le Lorsque tu parles de passoire, à un moment, ça m'a fait penser à Anna Gavalda, et à 35 kilos d'espoir, je ne sais pas si tu l'as déjà lu, si tu connais. Un sacré bouquin, un livre pour enfant, je l'ai lu pour la première fois quand je devais avoir une dizaine d'années. J'avais aimé, sans doute comme on peut aimer un livre à cet âge là. Je l'ai relu, et relu. Et plus tard, on y découvre une autre dimension, un peu comme avec Saint-Exupéry et son Petit Prince. "Je ne suis pas très gros, je pèse trente-cinq kilos d'espoir" Grégoire, dit avoir la tête comme une passoire, il oublie tout. Et c'est simplement ça, simplement cette image de passoire par laquelle tout peut s'échapper, qui m'a ramenée là bas...
Par Mercredi 11 juin 2008 à 22:35
le C'est marrant, je pensais à toi tout à l'heure, dans le tram. Je pensais à toutes ces choses, auxquelles je devais encore répondre. Il y a ta lettre, aussi. Il y a toutes ces choses-là. Mais je dois t'avouer que, parfois, ça va un peu trop vite pour moi... Et puis, ce certain malaise avec les mots, je crois que ça n'aide pas... Je ne sais pas si tout cela n'est qu'un amas d'impressions, peu importe au final, peu importe. J'ai envie de te raconter des tas de choses, mais ces choses-là sont tellement sans importance que je me tais. Je pouvais aller en S, l'année prochaine, j'avais les notes. Peut-être un peu justes, au niveau des maths, je traînais derrière moi mon neuf et demi de moyenne. Mais la Physique et la SVT me sauvaient largement la mise. J'avais donc le choix. Et c'était peut-être le plus difficile, savoir choisir. Il y a un an, j'étais presque certaine de faire S, voie royale oui. Et puis, les parents, ça les arrange. A l'époque, ça n'allait pas trop mal en maths. Et puis, il n'y avait pas eu cette année, il n'y avait pas encore eu toute cette souffrance. Il y en avait eu bien sûr, mais pas la même. Pas autant. J'ai décidé de faire L, simplement parce que c'est ce qui me plaît. Bien sûr, on ne fait pas toujours ce qui nous plaît dans la vie... Mais, souvenons nous que l'on fait toujours mieux ce qui nous plaît. Et puis, plus aucun intérêt d'aller en S, j'ai abandonné, pour médecine. L'envie m'a quittée, un jour, peut-être que je t'expliquerai pourquoi.. :) J'aimais tellement ça, les enfants. Et je les aime toujours, mais, je ne peux pas. Je ne veux plus même. J'ai choisi L, j'avais l'impression que c'était me réconcilier avec moi-même. Je ne voulais pas, je ne sais pas. L, et les fameux clichés, trop fermé, trop ceci, trop cela. Et puis, je ne me sentais pas assez "littéraire".. Peur d'échouer.
Par Mercredi 11 juin 2008 à 22:44
le Une peur qui est toujours là, encore maintenant. Peur d'échouer. Je sais que si c'est le cas, ma mère me reprendra au tournant. Et les "je te l'avais dit" siffleront autour de mes oreilles... J'ai toujours peur, encore aujourd'hui. Et parfois, j'essaie de me raisonner, de me dire qu'il est encore temps, d'éviter la plus grosse connerie du siècle, je peux aller en ES, maman sera plus contente, c'est moins risqué. Oui mais voilà, j'aime les risques. J'aime L. J'aime ce pari, ce défi. Maintenant, je dois montrer ce que je vaux, lui, leur prouver que j'ai fait le bon choix. Me le prouver à moi aussi. Je veux aller en L, je crois que c'est la seule filière où je serai vraiment "heureuse". C'est idiot, mais j'ai pris cela en compte, pour choisir. Mon bonheur personnel, trop absent cette année. Je ne voulais pas qu'il le soit encore pour deux années. Peut-être que je dis n'importe quoi, oui, je dis n'importe quoi. J'avais des bonnes notes cette année, et pourtant, je n'étais pas heureuse. Le bonheur, c'est autre chose. Je divague un peu (beaucoup) je te demande pardon... Plus tard, dans deux ans, je voudrais passer le concours de l'Ecole du Louvres (Ecole d'Histoire de l'Art) Le chemin est encore loin, je n'ai pas vraiment confiance en mes "capacités". Je dirais même que selon moi, elles sont inexistantes... Je ne sais pas si c'est là bas, que je serai dans deux ans. Je sais qu'à l'heure d'aujourd'hui, j'ai envie d'y être. Je crois que c'est dans "ça", que je veux travailler plus tard, la culture, l'art, les musées. Alors... :)
Je suis en vacances depuis ce midi, ça fait du bien. Ça fait du bien. Encore beaucoup de choses auxquelles je dois répondre, mais là, c'est l'heure de téléphoner à mon amoureux... Le coeur a ses raisons...
Je t'embrasse bien fort Karolyne.
<3
Je suis en vacances depuis ce midi, ça fait du bien. Ça fait du bien. Encore beaucoup de choses auxquelles je dois répondre, mais là, c'est l'heure de téléphoner à mon amoureux... Le coeur a ses raisons...
Je t'embrasse bien fort Karolyne.
<3
Par Samedi 14 juin 2008 à 12:51
le Burano ou.. Murano peut-être aussi? :)
Par Dimanche 29 juin 2008 à 10:47
le Hello, Caroline. Je t'ai suivie. Sans doute tu ne te rappelles pas, ou peut-être si : j'étais "contres-temps", tu sais, ton homonyme,ou presque =) J'avais tout supprimé, comme d'habitude, sur un élan de "j'en ai marre". Puis je me suis rendue compte que la création me manquait, en fait plutot la diffusion, ça stimule un peu. Enfin, tout cela pour dire qu'ayant trouvé ton blog, pour changer, très beau, j'ai intégré la même sphère =) Le mien ne rezssemble pas à grand chose, il est à peine né et je ne sais pas où il ira, à mon image. En tout cas, je lis toujours tes textes, et les apprécie à leur valeur ; ils en ont beaucoup.
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c'est ma seur qui me l'as trouver pour mon premier cowblog ya 2ans ^^
(...)
mercii de me resouhaité bienvenu ^^ bisous (hii comme je galere a écrire, c'est trop écris petit pour moi j'arrive pas aàlire xp m'enfin c'est jouli comme ça =p)