Tes mains font comme un frisson sur ma peau. J'invente tes lignes, j'écris le dessein de notre histoire. Je construis une présence aussi vaste que l'absence, perdue dans le délire de l'amour ivre. Tu ne m'appartiens pas encore, tu ne m'appartiendras jamais tout à fait. Mes membres explorent le néant ouaté de la chambre noire, brutalement se heurtent au vide, prennent conscience de la réalité et la dévisagent. Je voudrais te murmurer à l'oreille toutes mes vérités, poser l'index sur ta bouche et faire taire toutes tes peurs, te montrer ce qui nous attend là, tout près, juste derrière le mur. Je franchis la ligne imaginaire de ton sourire et t'atteins sans que tu ne sois au courant de rien, me glisse dans tes bras pour ne plus être seule, pour devenir quelqu'un au milieu de tes rêves.