Tu sais ton absence, c'est comme le vide à la place du sapin que l'on vient de déshabiller et de jeter dehors. C'est comme le désert. C'est comme le pôle nord pour un Africain. Tu sais, ta valise ressemble à un carton de déménagement. Tu désertes les pièces une à une, tu reprends ce qui t'appartient mais tu as laissé tes épines tomber dans mon monde, tes poussières de magie, tu as envahi la moquette, les canapés, les couvertures, le placard à biscuits et le supermarché. Tu es là, partout, dans le réfrigérateur, dans le micro-ondes, sur les touches du piano, appendu aux cintres, au fond de l'évier. Tout contre moi. Partout, tu as semé ton amour, non biodégradable. Puis tu es parti, et c'était comme éteindre la lumière, c'était comme après un feu d'artifices, c'était comme une coupure de courant. Noir, silence, froid. Sourire hors-service. Tu sais, ton absence m'habite et me colle à la peau, elle m'accompagne en permanence, se substitue à toi, tente de te remplacer et de combler les vides. Elle me laisse des morceaux de toi; je marche et tu passes ta main dans mes cheveux, j'écris et tes yeux me fixent sans relâche, souriants, je pleure et tes bras me serrent très fort, je fais la vaisselle et ils viennent s'emmêler autour de ma taille, je me réveille et tu viens m'embrasser tendrement. Ma vie est structurée par nos souvenirs, je suis une sorte de thermos, tu me remplis d'amour, tu t'en vas, mais ta douceur reste encore un moment, et m'enveloppe. Tu es là, oui, même quand tu n'y es pas. Tu bats la pulsation à l'intérieur de moi.
(Et toutes ces images aussi d'ailleurs..)
Gros bisous toi ! *_*