Ma Saint Valentin à moi, c'est à chaque fois qu'à l'aéroport, j'attends, le coeur battant, de reconnaître ton visage parmi tous ces visages. Alors, c'est aussi un peu Noël, un peu le premier jour du Printemps, un peu le premier bain de l'été. À chaque fois, un premier baiser.
Et c'est vrai que le quatorze février est un jour comme un autre. Mais il y a ce garçon dans le tram avec un bouquet de fleurs qui dépasse de son sac et qu'il observe en coin en se demandant s'il a bien choisi, si ce sera à son goût, si elle se sentira comblée; et cette jeune fille sur ses talons, bien apprêtée, ces couples tous neufs ou plus anciens, qui se tiennent par la main et ont les yeux en forme de coeur. Aujourd'hui on célèbre l'amour, on en parle partout, à la radio, à la fac, à la télé, dans les mails, dans les vitrines, et les baisers des gens en parlent, et leurs caresses. Et tout cet amour omniprésent, démontré publiquement, m'enfonce ton absence sous la peau. Piqûre de rappel. Oui, le quatorze février est un jour comme un autre, et tu n'étais pas là hier pour m'aimer, et tu n'es pas là aujourd'hui non plus. (et même encore moins que d'habitude.)