Les mots ne sont pas à vendre. 
(...)
Il y a ceux qui poussent le chariot jusqu'au rayon littérature du centre commercial et sortent des billets pour s'offrir quelques sentiments incroyables, pour dérober, se dérober dans la vie de ceux qui n'existent pas, pour n'avoir plus que l'embarras du choix dans le panel gigantesque des émotions dégradées, et vivre par procuration. Et il y a moi qui me suis arrêtée à ce pourquoi. Pourquoi lisons-nous, et pire, pourquoi écrivons-nous, perpétuant ainsi la chose, en donnant à lire d'autres histoires ? Sur quoi aboutirons-nous et cherchons-nous au moins quelque chose ? Et si tout cela ne servait à rien, si ce n'était que des tentatives vaines vers un but pas même fixé ? Si c'était comme... comme poursuivre une étoile fuyante ?
Et si les points d'interrogations étaient capables de briser les rêves ?

Je n'estime pas nécessaire de justifier le lien étroit qui réside entre les mots et moi ni même de vous persuader à tout prix d'aimer ce que je fais. Après tout, les livres ne sont que des miliers de destinations, d'endroits, d'envers, d'envols, d'ailleurs, de voyages. Et si nous n'avons pas les mêmes goûts, et si vous n'aimez pas mon exotisme, mes soleils glacés, si vous n'aimez pas mon bout du monde comme il m'est arrivé de ne pas apprécier celui d'auteurs pourtant emblématiques, ne concluez pas trop vite. Il n'y a pas de juste, pas de faux ni de juge adéquat. Les ailes de papier de mes histoires ne vous porteront sans doute pas à l'endroit où elles m'ont amenées lors de leur création, ou en tout cas, pas de la même façon. Il y aura des détours, des raccourcis, des arrêts brusques, des demis-tours, des refus d'avancer encore, des retours bredouille et puis, des passages secrets empruntés en douce. Vous n'arriverez pas au même endroit que moi ; ce n'est pas une histoire de distance ; les mots nous emportent généralement dans des lieux qui dépassent très largement l'unité de mesure, des lieux qui n'existent pas même dans d'autres galaxies, qui n'existent que pour un temps éphémère et sont enfouis quelque part, profondément, dans nos sous-sols intimes, nos égouts parfumés. Ce n'est pas une histoire de distance, simplement, nous sommes différents, avons pris l'habitude, en bons humains que nous sommes, de vivre en fonction de nos différences et n'aurons par conséquent jamais le même regard sur les Choses. Mais le monde dans lequel je vous emmènerai sera unique, et c'est cela même qui lui donnera toute sa valeur.
Je n'écris pas pour vous. J'écris pour moi et pour le monde. J'écris pour ne pas sombrer. Pour exister. Pour bénéficier de multitudes d'existences. Ne pas partir sans avoir tenté mes rêves. J'écris pour me trouver un sens, pour ne pas me limiter à être un nom féminin singulier, et parce que j'ai en moi l'intime conviction que ma raison de vivre se trouve glissée entre deux pages blanches. J'aime nourrir mes espoirs quotidiennement en jetant l'encre dans des mondes dont la possibilité ou l'impossibilité m'importe si peu. Les mots sont mes sauveurs et mes seules amitiés envisageables. Pouvez-vous, saurez-vous le comprendre ? 
(...) Je veux proposer des possibles, offrir des rêves, donner du bonheur en libre-service, faire connaître à tous ceux qui le veulent ce que sont les mots, leur essence-même, les messages qu'ils ont à faire passer, l'importance de leur majuscules et tout ce que l'on peut arriver à ranger derrière des points de suspension. Je veux vous apprendre leurs sous-entendus, les choses qui s'y cachent, leurs jeux et leurs harmonies. Je veux transmettre les émotions. Et faire découvrir la lecture comme étant synonyme de Vie. (...)

Les mots ne sont pas à vendre, ils ont beaucoup trop de valeur pour cela.



( Et c'que je peux aimer le désordre, la vie de cette photo. Et c'que cette journée était belle. )

Mardi 14 octobre 2008 à 13:41

Par Eliawe le Mardi 14 octobre 2008 à 16:09
Ouais. Je suis persuadée (peut-être à tort) de pouvoir te comprendre sur ce point là.

Quand on écrit pour les autres, j'estime qu'on n'est pas vraiment passionné. Ce qui n'est peut-être pas plus mal.
Par bulle2coton le Lundi 15 décembre 2008 à 16:02
encore une fois, je me suis laissée flotter dans tes mots. j'ai glissé entre eux, au rythme des points, des virgules, ils m'ont fait dansée. et mille fois j'ai souri. Je ne sais pas où ils ont entraînés les autres, mais moi, ils m'ont fait faire un beau voyage
 

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