Bien sûr. Il y a toujours des risques. Partout. Le risque de se casser la gueule sur le goudron et de ne pas pouvoir se relever. D'embourber la voiture. De partir en vrille. Le risque d'oublier ce qu'on avait juré de se souvenir. De regretter. De se retourner juste comme ça, juste parce que, on avait oublié quelque chose derrière soi, il nous semble. De regretter. Le risque du passé un peu trop présent ou du futur toujours trop innaccessible. Le risque des conséquences. Le risque du jamais, du toujours, du trop ou du pas assez, du noir, du blanc et de la désertion des couleurs. Le risque de mourir déjà. De se lasser de vivre encore. De devenir ce que l'on haïssait. De perdre les gens qui disaient nous aimer. Et de s'en foutre, surtout, de s'en foutre royalement. Bien sûr. Dans trois minutes, je peux m'écraser au sol, comme K.O. et attendre, attendre le coup de grâce, le gong, la gloire, l'amour, le chaos. Attendre une main pour me relever et penser déjà à la prochaine chute puisqu'elle est inévitable, n'est-ce pas ? Attendre l'heure où il faudra partir parce que. Parce que la nuit est faîte pour dormir. Parce que pour Cendrillon tout était fini, au douzième coup. Parce que c'est comme ça. Qu'il faut rentrer dans les rangs, accepter les normes et se la boucler. Admettre que ce ne sera certainement pas nous, si petits, si grotesques, qui changeront la donne, que tout, tout est le fruit du hasard. Ou de la triche. Coup de poing, coup de maître ou coup en douce. Mais coup, toujours. Alors bien sûr. Je peux décider de prendre l'avion, demain matin, et me crasher demain soir. Noircir des tas de feuilles et les voir finir à la poubelle. Donner des sourires plus qu'il n'en faudrait en sachant pertinemment qu'il y aura forcément des larmes. Reprendre en main mes rêves les plus irréalisables et leur donner l'éventualité d'une réalité. Jouer le tout pour le tout. Vivre même si je sais que la prochaine seconde peut être fatale. Vivre parce que je sais que la prochaine seconde peut être fatale. Vivre parce qu'un jour, une prochaine seconde me sera fatale.
" Contre la vie qui va, qui vient, puis qui s'éteint. Contre l'amour qu'on prend, qu'on tient, mais qui tient pas. Contre la trace qui s'efface au derrière de soir. Jeunesse lève-toi. "
Damien Saez.
J'espère que tu vas bien, et avoir bientôt de tes nouvelles.
Je t'embrasse bien fort Karolyne.