http://cumulus.cowblog.fr/images/P3301012.jpgSix heures trente, ce n'est même pas le temps d'un rêve. Chaque seconde compte, petit trésor, chaque minute file. Et je maudis le chauffeur, premier italien à respecter les limitations de vitesse. J'ai le cœur qui bat déjà, un peu trop fort ; je recommence doucement à vivre. Arrivée Piazza San Pietro, et tu es là, tu es là, toi et tes beaux yeux bleus, tu me regardes, tu me souris, tu m'as vue avant moi. Si longtemps que je te connais, je ne me suis toujours pas habituée à l'intensité de ton regard, tes yeux m'aiment trop fort ; je ferme les miens et t'embrasse sans réfléchir - réfléchir à quoi ? Tellement vivante tes doigts entrelacés aux miens, ton bras entourant ma hanche, je me nourris de ta présence. Boulimiques d'amour, on se dévore. Et tu m'emmènes Villa Borghese, par dessus Rome, et je t'écoute me raconter des anecdotes, ton quotidien, et je ris quand tu soupires lorsque le dixième vendeur de roses, traqueur d'amoureux transis, s'avance vers toi. Et tu m'emmènes Piazza del Popolo, Piazza di Venezia, et Piazza di Spagna, ma préférée, tous ces lieux  que je revisite et qui soudain prennent de nouvelles couleurs, brillent d'une nouvelle lumière. Pas celle du soleil, non, c'est comme si tu irradiais les rues, les murs, les fontaines et le reste et les autres, c'est comme si ton absence avait décoloré le monde. S'aimer sur les pavés de Rome. Cette sorte de magie qui inonde et noie tout. Dans le métro, tu m'enlaces pour ne pas que je tombe, et d'en bas je sens tes yeux posés sur moi, encore, toujours, arrête, je souris, pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ? Tu réponds sei bellissima. Dans la fontaine de Trévi j'ai lancé deux pièces pour avoir deux fois plus de chance de retourner à Rome, ça t'a fait rire ; maintenant que je n'y suis plus je me dis que, peut-être, il aurait mieux valu jeter tout le contenu du porte-monnaie. Il est quatre heures cinq quand nous regardons l'heure, quarante minutes encore, quarante minutes seulement. Le temps de rien. Je pousse un long soupir et tu me serres un peu plus fort tout contre toi. Je te dis que je ne veux pas partir, que je veux t'emmener avec moi, te glisser dans mes valises ou rater le car, rester ici, et puis au fond qu'importe le moyen, je ne veux pas te quitter marcolino. Tu me dis que tu sais ; sais-tu aussi à quel point je t'aime, te l'ai-je assez bien fait comprendre ? Sais-tu l'avalanche d'émotions que tu me fiches au creux du ventre,  cette ruche de papillons dans le bide, et ce que tu as fait de ma vie ? Je te dis au revoir, je te dis à Juillet, m'accroche à ces trois mois d'absence ; trois mois plutôt que l'éternité. Un peu plus loin je me retourne mais je ne peux déjà plus te voir. Pendant le trajet du retour, je lutte entre les sourires et les larmes, les yeux fermés. Bonheur intense et encore chaud mais déjà passé.
Et alors il y a les mains qui perdent peu à peu toute la chaleur de l'union de nos deux paumes. Il y a l'odeur que j'avais trouvé dans la niche de ton cou et que je réussis encore à m'inventer mais qui ne sera bientôt plus qu'un souvenir acidulé. Il y a l'empreinte de ta joue sur la mienne, la pression de tes caresses qui disparaît déjà. Il y a la fente bleue de tes yeux, à la fin de chaque baiser, qui s'éloigne doucement , s'estompe et me laisse seule et vulnérable. Je manque déjà de ta douceur et de la façon que tu as de me regarder,  sourire malgré toi, remettre à leur place des mèches espiègles de cheveux et me faire sentir la plus belle du monde. Je manque déjà de tes baisers dans le cou, sur la joue, de notre proximité et de cette force indéniable qui tord le cou à toutes les impossibilités. 
Je manque déjà d
e toi, si fort. Attends-moi... attends-moi.

Mardi 20 avril 2010 à 19:19

Par thisiswhimsical le Mardi 20 avril 2010 à 19:43
C'est marrant parce que pour ce genre de texte, je lis tout d'un coup, alors que pour d'autres, je dois prendre le temps de réfléchir à la fin des phrases.. Et puis là je dévore l'Amour existant entre vous, ces rencontres, comme des premières fois.. Je ne te cache pas que j'aimerais avoir un brin de chance pour vivre ça et pouvoir le partager, mais ce n'est pas vraiment notre meilleure 'période'. Il faut attendre. Tu me disais toujours ' il est incapable de te laisser ', alors je m'efforce d'y croire, et je l'attends. Je sais que pour toi, ce n'est pas toujours tout rose, et que tu ne me dis pas grand chose, mais votre couple reste chouette. Il serait incroyable pour beaucoup.. Et vous savez résister. Prend soin de toi, de vous. Je t'Aime. (j'aurais voulu rajouter des petites choses à ce commentaire, mais cowblog refuse que je retourne en arrière alors tant pis.)
Par Audaciieuse le Vendredi 18 juin 2010 à 20:44
Je suis d'accord avec la personne qui a écrit juste avant moi, vous avez l'air d'un bien joli couple, et uni.. Ce qui pâlie à l'absence, même si ça doit être bien (trop) dur. Et c'est vrai aussi que ça à l'air d'être une histoire un peu incroyable, une de celles qui vaut vraiment la peine d'être vécue, à mon avis!
Par Dylanou le Samedi 24 juillet 2010 à 13:53
C'est dingue.
Le jour où je t'ai lue pour la première fois, tu écrivais toujours sur la même personne. Je ne citerai pas son prénom parce que... Parce que son prénom, c'est quelque chose d'ineffable, maintenant.
Pour le meilleur.
Et maintenant, tu écris sur la même personne, mais ce n'est plus la même. Et surtout, surtout, je n'entends plus parler de la même distance, impalpable, massacrante. Le linceul de la distance, ici ce n'est plus ça.
Prends soin de toi Caroline, de toi, de cet amour.
L'amour, quoiqu'on en dise, moi j'y crois, est indéfectible.
Le jour où c'est le bon.
Le jour où les écheveaux du doute sont totalement dévidés.
N'oublie pas ça : indéfectible.
Par Death-Dream le Mercredi 25 août 2010 à 13:27
C'est tellement beau... Que j'en voudrais souffrir pareillement pour pouvoir ressentir cette douceur. Mais, je suis bien trop réaliste quand je m'éveil de mes propres reves. Qui sont d'une cruauté qui me rappel. Que l'amour est une machine, que seul un grain de sable peu détruire. Ne pas trop si accrocher ! Ne pas trop s'en approcher !!
Par Kyra le Vendredi 15 octobre 2010 à 16:11
Je comprends mieux maintenant.
J'ai honte avec mes 500 kilomètres qui me séparent de lui. Vraiment honte.
Par maud96 le Samedi 2 juin 2012 à 10:05
"Revisiter" Rome (que je connais "pas mal"... en tout cas tous les lieux que tu cites) sur les pas de cette ballade amoureuse... on sort de la lecture de ton article avec les yeux pétillants !
 

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