Dimanche 25 décembre 2011 à 21:39
J'ai besoin de croire que tout ne se résumait pas à nos deux corps, besoin de croire qu'il y avait quelque chose, au-delà. J'ai besoin de croire que je ne suis pas incommensurablement seule, qu'il y a un peu d'éternité en chacun, que tu es encore un peu là, que tu es encore un peu mien. Que l'amour, s'il est assez fort, survit à tout, oui, même à ça.
Je veux devenir le vent et me mêler à toi. Faire l'amour encore mieux, sans contraintes physiques, sans usure, sans fatigue. Faire l'amour comme des plumes, comme les pas dans le sable, comme la pluie et les larmes, comme le soleil avec les vagues quand il tombe dans l'océan à vingt heures. D'égal à égal. M'égarer en toi, m'éprendre de toi; se partager. Devenir oiseaux, papillons, libellules, nuages, et écraser le ciel de la force de notre amour.
Le vent me murmure les mots d'amour que tu n'as plus la possibilité de me dire. Je sais que tu es là, quelque part, tout près, indicible. Je le sais parce que personne d'autre que toi n'a jamais su faire trembler mon corps, ni mon coeur, de cette façon. Je sais que c'est toi, je sens presque ton odeur, ta chaleur, tu satures l'air que je respire de ta singularité, tu colores la nuit, tu estompes un peu la douleur, tu combles le vide, tu me soulages du poids de ton absence en m'offrant un morceau de ta légèreté. Nos sentiments dépassent la frontière des sens, du possible, du rationnel. Tu es là et c'est ton cadeau d'au revoir, ton ultime preuve d'amour : trouver le moyen de nous maintenir ensemble et de faire perdurer notre amour, défier et anéantir les distances qu'imposeraient logiquement la mort.
Toi, tu nous as rendus éternels. Tu nous as rendus immortels.
Mercredi 6 juin 2012 à 23:17
Mardi 12 juin 2012 à 23:47
Parlez-moi de vos rêves. Des gigantesques, plus grands que vous, que vous couvez depuis presque toujours, avec lesquels vous avez grandi; et de ceux minuscules, qui naissent et meurent chaque jour, gouttes de bonheur. De ceux réalisables et de ceux que vous jugez utopiques, mais auxquels vous continuez cependant à croire un peu, en cachette, coûte que coûte. Parlez-moi de ceux que vous avez réalisé hier, de ceux que vous réaliserez demain, de ceux que vous avez dû abandonner en cours de route. Que vous soyez à l'aurore ou à l'aube de vos rêves. De la place qu'ils prennent, de la manière dont ils adoucissent votre existence, ou tout du moins la transforment, et vous transforment. Racontez-moi vos rêves nocturnes ou ceux qui vous collent à la peau le reste de la journée. Qu'ils soient altruistes ou égoïstes, fous ou sages, douloureux, intimes, téméraires, simples ou incroyables. Tous les rêves sont ex-æquo, tous ont leur place particulière. Racontez-moi. :)
« Pour réaliser une chose vraiment extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez d'un trait jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. »
~ Walt Disney ~
Dimanche 17 juin 2012 à 11:49
La vie est faite de petits bonheurs. Un ami qui te serre dans ses bras, comme ça, pour rien. Le mot d'une petite soeur glissé inaperçu dans un coin de la chambre, débordant de coeurs et de je t'aime. Un repas la famille au complet. Une enveloppe inattendue dans ta boîte aux lettres. De vieilles diapositives projetées sur le mur du salon. L'analyse des dessins cotonneux des nuages, allongés dans l'herbe printanière, caressés par le soleil. Le premier baiser, le deuxième, le troisième, le millième. Les couchers de soleil, et puis les aurores. La pluie, et puis l'arc-en-ciel. Les coïncidences. L'odeur de mon plat préféré qui monte les escaliers jusqu'à ma chambre. Les départs en vacances. Les surprises, les étoiles filantes, la douceur des éclats de rire. Des instants, légers, volatils, virevoltants puis se déposant délicatement au creux de nos vies. Sans doute ceux qui comptent le plus. Mais aujourd'hui, aujourd'hui je me suis laissée enveloppée d'un bonheur beaucoup plus grand. Pas vraiment mesurable, finalement. En une seconde, c'est la vie qui chavire, c'est une implosion, une explosion. Et puis tu te mets à pleurer. Fort, très fort. Aussi intensément que si c'était une rupture, sauf que c'est l'émotion contraire, tu pleures de bonheur. J'avais entendu, j'avais vu dans les films, j'avais lu dans les romans, et puis j'avais connu les petites larmes de joie, mais je crois, je crois que je n'avais jamais pleuré de bonheur. Ca ne brûle pas les yeux, ça réchauffe, ça trace des sillons doux sur les joues; je crois qu'on pourrait y faire pousser des fleurs. Quarante-deux, tu n'y crois pas, quarante-deuxième au concours de médecine, le chiffre résonne, quarante-deux, quarante-deux, quarante-deux, tu ne l'intègres pas encore. La réalisation d'un rêve de petite toute petite fille, le rêve de tes même-pas-six-ans. Naïf, d'abord, puis de plus en plus clair, de plus en plus certain, évident. Ton père vient te serrer dans ses bras, lui qui ne touche jamais personne, et tu as encore les yeux fermés mais tu sais sa fierté muette. Puis la fierté - moins muette - de maman. C'est quelque chose d'assez incroyable, un trésor inestimable, la fierté de ses parents. Je me sens terriblement légère, ce soir. Parce que je sais maintenant que quelquefois les rêves se réalisent, que parfois ils franchissent la frontière ténue des idéaux pour empiéter sur notre réalité. Parce que je sais que les sacrifices ne sont pas toujours inutiles, que les routes n'amènent pas forcément à une voie sans issue, que ça peut valoir le coup, qu'il faut oser y croire encore et encore, et encore, épuiser ses forces dans ce qui nous tient à coeur tant que cela reste possible, tant qu'il reste une chance, même infime.
Mercredi 20 juin 2012 à 0:56