Comme tout se brise, si vite, si bêtement. J'ai même plus les mots pour te dire combien t'as été important, ou combien j'avais peur de te perdre. Et combien j'avais raison. Maman n'ose pas me toucher, elle m'embrasse avec les mots, elle cherche, tâtonne, je sais qu'elle ne se sent pas à la hauteur, elle sait qu'elle ne peut pas m'atteindre et qu'on ne peut raisonner celui qui aime. Je déteste mes joues salées, le tas de mouchoirs dans la poubelle. Morveux. Je déteste le bruit âcre des sanglots qui m'échappent et m'étreignent, les yeux gonflés rougis cernés de larmes. J'aurais voulu pouvoir t'aimer un peu moins, pour me protéger de toi. Elle me dit tu es jeune tu trouveras quelqu'un d'autre crois-moi ; et je n'ai tellement pas envie de la croire. Il n'y a que toi que toi que toi partout toujours qui prends toute la place et pourtant ce n'est pas avec mais bien sans toi que j'étouffe. J'étouffe, je manque d'air je manque de toi. Tu n'es plus loin ; tu n'es plus là. Je n'en veux pas, de quelqu'un d'autre, qui comprendra ? Même pas toi, et tu me gifles de tes silences, cette douloureuse indifférence. Comme si la distance avait pu volé tout l'amour, plus rien pour tenir, et comment je fais moi, hein, dis, comment je sors de là ? Pas d'issue. T'aurais pas dû attendre si longtemps pour me laisser si t'y croyais si peu ; c'est un abandon. T'aurais pas dû me laisser y croire si fort, t'aurais pas dû t'installer dans mon coeur, t'aurais dû m'empêcher de t'aimer autant. J'ai les yeux plein de vide et le coeur chiffonné. Je tremble de cette conviction qu'on n'oublie pas, et surtout pas, surtout pas quelqu'un comme toi ; combien d'années pour réussir à faire comme si ? Cet après-toi me terrifie.
"What is love ? oh baby don't hurt me, don't hurt me, no more."
Pourquoi as-tu éteint la lumière en partant, mon amour ?
Samedi 23 janvier 2010 à 20:20